BIO
Karim est né à Alger d’un père algérien et d’une mère brésilienne. Après Haïti et le Sénégal, il s’installe à Paris pour étudier la littérature, la philosophie et les sciences sociales, tout en travaillant au théâtre. Il fréquente la London Film School, où il réalise Constant Flow. De retour à Paris, il travaille comme réalisateur, scénariste et acteur. Son premier court métrage, Le secret de Fatima, est sélectionné et primé dans de nombreux festivals (Clermont-Ferrand, etc.) et diffusé sur Arte. Il réalise Racine(s), segment du long métrage Paris la Métisse, avant de rejoindre le Collectif Tribudom, qui intervient auprès des adolescents des quartiers populaires de Paris et de sa banlieue, avec lequel il réalise plusieurs courts métrages, dont le dernier est Chantier(s). Il travaille dans l’éducation à l’image depuis plus de dix ans en France et au Brésil. Véritable champ politique d’expérimentation cinématographique, l’éducation à l’image lui a permis de développer une pratique basée sur l’écriture collective. Six pieds sur terre est présenté en première nationale à AFRIKALDIA
DÉCLARATION DE LA RÉALISATRICE
Le titre du film m’a été suggéré, m’a tout de suite plu, car, d’une part, je suis fan de la série américaine au titre très proche, et, d’autre part, parce que derrière ce titre il y a une histoire construite comme un oxymore, ou comment le personnage principal arrive à prendre de la hauteur, à comprendre la valeur de la vie, grâce à son expérience de la mort. La mort m’obsède depuis très longtemps. Dans mes courts métrages : LE SECRET DE FATIMA, LES HEURES BLANCHES, il y a toujours la mort. J’ai à ce sujet, un héritage culturel brésilien d’origine portugaise très très présent. Il y a bien évidemment l’héritage de la guerre d’Algérie. Et j’ai eu aussi une expérience métaphysique de la mort très très jeune. À six, ans en allant à l’école, je me suis posé la question de la vie après la mort et depuis ça m’obsède. Je peux dire que mon expérience de la vie s’est faite à travers la mort. Elle est même fondatrice. J’ai grandi en Haïti au moment de la chute de Bébé Doc. En rentrant de l’école, je voyais des cadavres qui gisaient dans les rues. Pour moi cette expérience de la mort donne tout son sens à la question de la vie. C’est exactement ce à quoi Sofiane se retrouve confronté.
L’origine de l’histoire vient d’une rencontre avec quelqu’un qui m’a parlé de son travail aux pompes funèbres musulmanes et dont l’histoire a inspiré celle de mon personnage Sofiane. Immédiatement ce contexte m’a marqué. Ensuite il y a le fait que cela concernait une personne issue d’une classe sociale aisée qui se retrouve catapultée dans un milieu social, sociétal différent du sien. Évidemment cela permettait de construire un personnage qui se voit contraint à se poser des questions sur son identité profonde. Une nécessité pour Sofiane qui se sent étranger partout. C’est une sensation très particulière et très actuelle pour une certaine génération qui ne trouve sa place nulle part, qui ne se sent légitime en rien.