BIO
Originaire de Madagascar, Luck Razanajaonaona a étudié à l’Ecole Supérieure des Arts Visuels de Marrakech, au Maroc. Il a participé et développé ses projets à Berlinale Talents, Rotterdam Lab et La Fabrique des Cinémas du Monde à Cannes. Ses courts et longs métrages documentaires ont été projetés dans de nombreux festivals à travers le monde. Disco Afrika : A Malagasy Story est son premier long métrage de fiction
DÉCLARATION DE LA RÉALISATRICE
Je suis née à Madagascar dans les années 1980. Je connais de l’intérieur ce sentiment profond d’impuissance. J’ai travaillé comme travailleur social dans les prisons pendant plusieurs années et j’ai été témoin de la colère qui peut naître du désespoir. Comment capturer ce sentiment d’impuissance, le voir pour ce qu’il est et construire un film malgache véritablement politique autour de lui? C’est là que réside l’essence de Disco Afrik : A Malagasy Story. Je n’avais pas l’intention de dépeindre le monde de la politique comme un grand concept, comme un processus abstrait plein de soulèvements glorieux et d’images puissantes. Il s’agissait de raconter l’histoire modeste de l’émergence d’un éveil politique dans le cœur d’un individu. Je voulais raconter l’histoire d’un jeune mineur de dix-huit ans, Kwame, et le voyage qui le mène d’un état initial de souffrance à celui de dire « non » la tête haute. Ce que j’aime dans ce personnage, c’est sa fragilité, ses failles, ses doutes.
Une quête que j’espère poursuivre à travers ce film est que nous ne pouvons pas renoncer à notre désir d’un monde plus juste. Chaque jour qui passe, nous apprenons davantage de catastrophes et d’inégalités qui frappent notre planète. Armés de ces preuves, nous ne pouvons plus rester immobiles et attendre. Le cinéma et la narration alimentent mon désir d’agir et de contribuer à ma façon à la lutte contre ce qui semble inévitable.
Enfin, avec ce film, j’espère rendre à mon pays un peu de sa fierté en partageant une histoire qui nous est propre. Je crois que le cinéma africain et malgache a un rôle à jouer dans l’exposition de notre vision du monde, pour enrichir encore sa diversité.