MOHAMED KORDOFANI

BIO

Mohamed Kordofani est un ingénieur aéronautique et cinéaste soudanais. En 2014, il s’est inscrit à un cours d’un an sur le cinéma indépendant et a fondé Kordofani Films la même année. Il a commencé par réaliser des clips musicaux et des publicités télévisées avant de sortir son premier court métrage narratif Gone for Gold (2015). Son film Nyerkuk (2016) a remporté le Black Elephant Award du meilleur film soudanais, le NAAS Award du meilleur film arabe (Carthage IFF), entre autres récompenses dans divers festivals de cinéma. Kejer’s Prison (2019) a été projeté pendant la révolution soudanaise sur une place de sit-in avec des milliers de manifestants. A Tour in Love Republic a été le 1er film pro-révolution diffusé à la télévision nationale soudanaise. Son dernier film, Goodbye Julia, a été projeté et a reçu de multiples récompenses à travers le monde, notamment le Prix de la Liberté à Cannes.

DÉCLARATION DE LA RÉALISATRICE

Au Soudan, le racisme pratiqué pendant de nombreuses décennies par la majorité des Arabes du Nord, le gouvernement et la population, a été l’une des principales raisons pour lesquelles les Sudistes ont opté pour la sécession. Cela est devenu plus évident lorsque les résultats ont révélé que %99 des habitants du Sud voulaient faire sécession. Il n’est pas possible qu’un peuple entier choisisse la sécession sans raison. Je me suis rendu compte que, d’une certaine manière, j’étais responsable de cette décision, car pendant toute ma vie à Khartoum, je n’avais jamais rencontré personne du Sud, à l’exception de quelques employés de maison, et nous avions donc pratiqué un certain apartheid social. L’écriture de ce film faisait partie d’un effort continu pour se débarrasser de ce racisme hérité, motivé par un sentiment de culpabilité, un désir de réconciliation et un appel à la réconciliation, même si elle semble tardive. La réconciliation n’est pas seulement nécessaire avec les Sudistes, mais nous en avons besoin en tant que projet national pour préserver ce qui reste du Soudan et pour construire une nouvelle identité nationale qui s’enorgueillit des valeurs d’humanité, de coexistence et de justice plutôt que de race, de tribu et de sexe.

GOODBYE JULIA est un voyage difficile à travers la mémoire collective des peuples soudanais et sud-soudanais qui traite de la vie quotidienne normale de deux femmes unies par des situations sociales et politiques inhabituelles qui les ont beaucoup affectées. Son récit s’inspire des étapes de la réconciliation et aborde des thèmes tels que le remords, la compensation, la révélation, l’aveu de la culpabilité et le repentir.