BIOGRAPHIE
Philippe Lacôte a grandi à Abidjan près d’un cinéma – le «Magic». Lorsqu’il entreprend des études de linguistique, il se passionne pour la radio. Bientôt, il tournera son attention vers le cinéma et se consacrera à la réalisation de courts métrages et de documentaires. Son travail de réalisateur avait varié dans la forme jusqu’à ce qu’en 2008 il se concentre sur l’histoire récente de son pays avec Chroniques de la guerre en Côte d’Ivoire, un film à la frontière entre le documentaire et le journal.
En 2010, il produit Burn it up Djassa de Lonesome Solo. Il est suivi du long métrage Run, l’histoire d’un fou errant, sélectionné à Un Certain Regard à Cannes 2014. Cette sélection a confirmé son talent de cinéaste et révélé une nouvelle voix du continent africain. La Nuit des rois, son deuxième long métrage, est une immersion dans la plus grande prison d’Afrique de l’Ouest, lors d’une nuit avec une lune rouge.
FILMOGRAPHIE
2020 La nuit des rois, long métrage de fiction
2018 Savery Routes, mini-série documentaire pour la télévision (3 épisodes)
2014 Run, long métrage de fiction
2013 African Metropolis, film documentaire collectif
2013 Pour repousser les fantômes, court métrage documentaire
2008 Chroniques de guerre en Côte d’Ivoire, long métrage documentaire
2007 Le passeur, court métrage de fiction
2002 Les Heures du Caire, documentaire moyen métrage
2001 Affaire Libinski, court métrage de fiction
1994 Somanmbule, court métrage de fiction
COMMENTAIRE DU DIRECTEUR
La Nuit des Rois vient à l’origine d’une conversation que j’ai eu avec un ami d’enfance qui sortait de la prison de la MACA. C’est lui qui m’a parlé du rituel « romain » où l’on choisit un prisonnier qui doit raconter des histoires. Donc l’histoire du film est définitivement basée sur une vraie tradition qui existe à la MACA. Immédiatement J’ai imaginé le décor et imaginé un personnage au milieu de cette arène. La prison m’a toujours intéressé en tant que lieu d’expérience des rapports de force que l’on peut trouver dans nos sociétés. Et c’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit de sociétés inégalitaires.
Être envoyé en prison aujourd’hui en Afrique est quelque chose qui peut facilement arriver, soit parce que vous êtes pauvre ou parce qu’ils font de vous un exemple pour faire respecter les lois. Les prisons africaines sont pleines de jeunes incarcérés depuis des années dans des cellules collectives qui n’ont pas été jugés. Mais au-delà de cette réalité sociale, mes recherches ont porté sur la prison comme lieu de création narrative.
Quelles histoires se racontent en prison ? Quels fantasmes peuvent se développer lorsque votre corps est enfermé ? Je défends l’idée que tout groupe humain qui vit au même endroit pendant un certain temps développe une culture. Et chaque culture génère de la poésie.